À
TREILLES : LA PLACE DU BICENTENAIRE EN PÉRIL.
Sous le prétexte
d'améliorer l'esthétique de la Place de l’Église,
un projet de la municipalité, dont les travaux ont été engagés il
y a plusieurs jours, va détériorer tout le charme de la Place du
Bicentenaire qui doit beaucoup à cet espace végétal et arboré qui
domine son mur de fond.
De quoi s'agit-il
exactement ?
La municipalité se
propose, dans cette réalisation, de créer un chemin piéton
permettant de faire le tour de l'église. Partant de la Place de
l'Église, après avoir
gravi un grand escalier qui longera l'église sur son flanc gauche,
le projet se propose de goudronner (béton bitumineux ?)
l'espace vert existant pour faire une « terrasse » de 8
mètres de large s'étalant jusqu'au ras du mur de la maison d'un
riverain. Avec évidemment une vue directe et très rapprochée sur
son intérieur par les ouvertures, portes et fenêtres. Dans la
continuité de cette terrasse, au lieu d'un chemin piéton, c'est une
véritable route de quatre mètres de large par endroits, jamais
moins de 3 mètres, qui permettra le passage des piétons. Cette
route (car il convient vraiment de parler de route et non de chemin
lorsque l'on sait que la rue Saint André, par exemple, qui permet la
circulation de voitures et même de camions, fait deux mètres de
large) sera goudronnée (avec des « pépites brillantes »
comme sur la Place de la Fontaine?). L'itinéraire de cette « route »
se propose de longer en totalité la propriété du riverain, déjà
très endommagée par l'implantation de la terrasse, pour continuer
le long du mur du château et ensuite raser sur toute sa longueur la
maison d'un autre riverain. Le malheur pour ce dernier ne s'arrête
pas là, car il se verra gratifié d'un monumental escalier devant sa
fenêtre et sa porte de cuisine, offrant une vue directe sur son
intérieur. Il convient de préciser que ce ne sont pas moins de six
escaliers qui permettront de réguler les différences de niveau à
la montée et à la descente. Bien évidemment, toute la végétation
existant actuellement sur l'ensemble de l'itinéraire disparaîtra
sous le revêtement bitumineux et plusieurs très beaux arbres seront
abattus. De plus, une partie du mur du château se trouvant sur
l'itinéraire envisagé sera soit enseveli, soit dégagé du
terrain : drôle de manière de mettre en valeur le patrimoine.
Lorsque l'on apprend le
coût de cette réalisation totalement disproportionnée et dont
l'utilité est loin d'être évidente, on se demande si l'on n'est
pas autorisé à parler de gabegie. En effet, la facture s’élèvera
à plus de 214 000 Euros (dont près de 30 000 Euros d'honoraires
hors taxes). C'est à dire la moitié de la rente annuelle des
éoliennes ou la moitié également des impôts locaux d'une année.
Concrètement, cela signifie que chaque contribuable de Treilles
payera la moitié de ses impôts de l'année 2013 pour la réalisation
de ce projet contestable. Chacun pourra faire lui-même le calcul,
les feuilles arrivant bientôt. Un peu cher payé pour un passage que
peu de gens emprunteront (peut-être même personne), et qui détruira
en grande partie l'un des rares derniers espaces verts du village.
Sans oublier l'attachement des Treillois à la Place du Bicentenaire
dans son état actuel, inaugurée il y a un peu plus de 20 ans par
Guy Fauran, Maire de Treilles, avec la plantation d'un olivier,
symbole de paix. (T.S.V.P.)
Il apparaît clairement
que l'un des buts affichés, à savoir « créer un cheminement
piéton permettant de faire le tour de l'église », n'est pas
rempli car c'est le tour des propriétés riveraines qui est
effectué. De plus ce cheminement ne donnera aux touristes, comme
paysage, que celui du mur arrière de l'église qui est d'une
esthétique rendue médiocre par de nombreux rafistolages en béton.
Alors que le mur du château, que la route piétonne longe à son
pied, sera vu sans perspective et ne présentera par conséquent
aucun intérêt spectaculaire.
Si ce passage piéton
devait se faire à tout prix, ce qui est loin d'être souhaitable à
tous égards, la meilleure solution ne serait-elle pas de lui faire
suivre le mur arrière de l'église et, à l'extrémité de celui-ci,
de faire un raccord avec l'escalier ancien de la Place du
Bicentenaire ? Cet itinéraire, beaucoup moins long et coûteux,
a déjà été proposé à maintes reprises par les deux riverains
concernés et présenterait l'avantage de donner un point de vue
beaucoup plus esthétique aux piétons empruntant le passage. Et
surtout, avec le minimum de destruction de végétaux.
Il convient de noter par
ailleurs que dans le dossier de la municipalité, qui peut être
consulté à la Mairie, il est dit en préambule : le projet a
pour but d'« améliorer l'esthétique de la Place de
l’Église », et, quelques lignes plus bas, nous citons, « La
Zone de circulation Place de l’Église sera sensiblement élargie
au détriment des espaces verts, pour permettre l'accès et les
manœuvres d'éventuels véhicules ». Faut-il en conclure que
pour la municipalité l'amélioration de l'esthétique d'une place
passe par la suppression de ses espaces verts ? En vérité
l'espace ainsi dégagé permettrait les manœuvres d'un très gros
camion ou d'un car Pullman : on a du mal à imaginer ce que de
tels véhicules pourraient avoir à faire Place de l’Église.
D'ailleurs l'entrée de la place ne permettrait pas leur passage. Là
encore, l'utilité de l'aménagement n'est pas très évident.
Nous ne voyons pas la
finalité de ce projet particulièrement onéreux. La municipalité
est-elle certaine qu'il n'y a pas des choses plus utiles et plus
urgentes à faire ? Il faut aussi signaler que la municipalité s'est
engagée dans ce chantier d'une manière très imprudente, car elle
se propose de construire une route sur des terrains dont elle n'a
pas encore pu faire établir qu'elle en était légitimement
propriétaire. Rappelons qu'elle a perdu deux procès à ce sujet, en
première instance et en appel. De plus, un référé pour faire
arrêter les travaux a été engagé auprès du Tribunal d'Instance
par un des riverains lésés. La décision n'a pas encore été prise
par ce tribunal. Il ne faudrait pas qu'en plus du coût très élevé
de l'ouvrage, il faille lui ajouter le coût de la démolition des
travaux déjà engagés et la remise en l'état des terrains dans le
cas où la municipalité se verrait condamnée. Comme cela a été
dit dans la dernière réunion publique : mieux vaut un bon
arrangement à l'amiable qu'un mauvais procès.
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